Je n’aurais jamais eu mon concours sans la pratique !

12 mars 2020, le couperet tombe, le France sera confinée ! A cette seconde, je n’ai qu’une seule réaction : la peur et avec elle toutes ses vicissitudes…

Sortie de ma léthargie je décide, avec l’aide des coups de pied au cul de Sabine, je dois bien l’admettre, de profiter de cette période si singulière pour m’engager comme je ne l’ai jamais fait dans ma pratique.
Les jours, les semaines, les mois se suivent et je m’accroche farouchement à ma décision. Tous les matins durant près de deux heures : le souffle, le corps et l’esprit, ces trois trésors taoïstes deviennent le cœur de mes préoccupations.
Néanmoins la vie reprend son cours : je suis inscrite aux concours des enseignants et la date fatidique des épreuves approche à la vitesse de la lumière. Je passe d’abord ce concours à Paris puis à Nice… Pourquoi Nice ? Je ne sais pas… le hasard…mais y en a-t-il vraiment me direz-vous ? : (L’éducation nationale nous informe que le concours, contrairement à ce qui se fait d’habitude, se déroulera à deux dates différentes dans l’académie de Paris et celle de Nice). Seuls 10 postes sont ouverts dans l’académie de Nice mais bingo, la décision est prise rapidement : « les gars faites vos valises, nous partons un WE à l’ombre des palmiers de Nice » !

12 juillet 2020, les résultats tombent, stupéfaction, je suis admise dans l’académie de Paris mais aussi, o miracle, dans celle de Nice ! Le défi semblait vertigineux et je suis bien certaine que mon engagement dans la pratique m’a permis de le relever avec brio. Habituellement peu confiante, j’étais cette fois étonnamment tranquille, et face à l’épreuve, je me sentais comme une guerrière allant chercher chaque point (changement de maison, école pour les gars, habitudes, boulot) et ne lâchant rien. J’étais dans une détermination et une présence à l’instant que je ne me connaissais pas, mes copies se remplissaient presque naturellement.

Je suis donc à ce jour professeur des écoles, stagiaire, dans la magnifique ville de Nice et afin d’obtenir ma titularisation je dois, entre autres choses, rédiger un mémoire portant sur mes choix pédagogiques. Forte de mon expérience, le sujet est vite trouvé, tellement il me convainc : les pratiques méditatives peuvent-elles être un levier dans les apprentissages, expérimentation en classe de CM2.
Avec mes 28 élèves, nous avons donc expérimenté la méditation au sein de notre classe et vérifié ses bienfaits sur les apprentissages. Tous les lundis et les mardis, les cm2 pratiquent désormais durant 45 minutes. Un temps est dédié à la pratique immobile, un autre temps à des pratiques plus kinesthésiques pour finir par un temps de parole.
Ce mémoire est en cours de rédaction avec le soutien inébranlable de Sabine. Il me paraît prématuré de tirer d’ores et déjà des conclusions sur les réussites purement scolaires de mes élèves néanmoins quiconque venant dans notre classe fait le même constat : le climat de classe est remarquablement serein et l’on sait aujourd’hui à terme, que le bien être des élèves est un véritable catalyseur des réussites scolaires.
Je finirai donc cette longue missive par une chose : il m’apparaît urgent que la méditation pousse enfin les portes de l’école et je vais m’y atteler humblement, à ma mesure…

Séverine